Maup Ou
Les Parlements avaient été constitués au Moyen Âge en vue d'appliquer les lois et de rendre la justice en appel. Ils étaient présents à Paris et dans une douzaine de capitales provinciales. Ses membres étaient propriétaires de leur charge souvent de père en fils. Au gré des conflits avec le gouvernement royal, ils avaient peu à peu acquis le droit de vérifier les lois avant qu'elle puissent avoir autorité. Ils étaient ainsi devenus des corps politiques incontournables.
A la fin du XVIIe siècle, les magistrats du Parlement, jouant sur l'homonymie avec le Parliament britannique, une assemblée politique à vocation législative, se voient déjà en arbitres de la politique gouvernementale.
Louis XIV restreint les droits politiques des parlementaires, en particulier le droit de remontrance, et les renvoie à leur vocation de magistrats et de juges. Mais après sa mort, le 1er septembre 1715, le duc Philippe d'Orléans ne craint pas de restituer aux parlementaires leur droit de remontrance pour s'acquérir leurs faveurs et se voir confirmer la régence du royaume pendant la minorité de Louis XV !
Le Régent, une fois installé au pouvoir, tente de réparer son erreur initiale en dépouillant une nouvelle fois les magistrats de leurs droits politiques. Mais ces derniers ne se laissent pas faire et tout au long de la Régence et du règne de Louis XV, vont s'opposer systématiquement aux réformes qui menacent les privilèges sous couvert de défendre les libertés publiques.
Bras de fer royal
A chaque projet de réforme, le Parlement de Rennes est au premier rang des protestataires. Il prend fait et cause pour la noblesse, en prétextant des franchises de la province.
- 1ère manche :
À l'instigation du procureur général Caradeuc de La Chalotais, les magistrats bretons s'opposent au gouverneur de la province, le jeune duc d'Aiguillon, qui désire lever un impôt supplémentaire. Ils démissionnent en bloc le 12 mai 1765.
Mais le roi fait arrêter La Chalotais, ennemi des