Max Weber (1864-1920) revendique le titre de sociologue ; il participe à la création de la fondation allemande de sociologie (1909), à une époque où on assiste aux débuts de l’autonomisation de la sociologie. La sociologie peut être apparentée aux sciences politiques : Hennis – professeur allemand de sciences politiques – qualifie notamment Weber de « théoricien du politique ». Weber devient une référence en sciences politiques durant les années 70. Il réinvente les sciences politiques en mettant en perspective une théorie de l’Etat nouvelle, une fine analyse des partis politiques, l’accent sur les logiques de professionnalisation de l’action politique, ainsi que la confrontation des systèmes politiques nationaux et leur évolution depuis le XIXème siècle.

Weber propose une approche très féconde de la chose politique puisqu’il est l’un des premiers à la considérer pour elle-même, mettant en évidence un phénomène politique détenteur d’une logique propre, d’une histoire spécifique etc. Il s’oppose ainsi à Marx pour lequel il n’existe pas d’autonomie de politique ; se définissant uniquement par rapport à la société.

Weber produit quatre types de travaux :
* travaux de méthodologie (méthodes des sciences humaines)
* travaux historiques (« Histoire de l’Economie »)
* travaux de sociologie de la religion (relations entre les conditions économiques et sociales et les convictions religieuses)
* « Economie et société » (exposé de sa sociologie politique – posthume). L’œuvre de Weber présente une certaine ambivalence dans la mesure où deux pôles sont en tension : on distingue une orientation rationaliste certaine de son œuvre, néanmoins nuancée par un scepticisme vis-à-vis des pouvoirs de la raison (ex : fondement irrationnel de l’activité politique).
Cependant, cette critique du rationalisme est à nuancer. Weber ne rejette pas le rationalisme mais le reformule, notamment par une démystification de la définition du politique. Selon Freund, Weber serait un des