Maîtriser les risques de la mondialisation
DE LA MONDIALISATION
Antoine Jeancourt- Galignani
Président de Gecina
Philippe Trainar
Directeur des affaires économiques, financières et internationales de la FFSA
Comme en son temps la technique, la mondialisation suscite aujourd'hui les craintes d'une humanité faustienne succombant au mouvement qu'elle a elle-même initié. De fait, les sociétés ouvertes sont confrontées à des risques nouveaux et inconnus. Mais, plus que de risques incontrôlés, il s'agit de défis que nous devons relever de façon à en tirer tous les bénéfices que la mondialisation peut procurer à nos économies. Cela requiert tout à la fois une profonde adaptation de nos États nationaux et l'émergence d'une régulation mondiale renforcée.
Lorsque l'on évoque aujourd'hui les risques de la mondialisation, on suppose implicitement qu'il s'agit d'un phénomène nouveau qui engendre des risques nouveaux. Pourtant, elle ne date pas d'aujourd'hui. De tout temps, les civilisations ont établi des contacts et des échanges, dans lesquels, dès son apparition, la monnaie a joué un rôle fondamental, souvent très loin de ses frontières initiales comme nous le montre l'archéologie. De ce point de vue, la mondialisation économique et financière est à l'œuvre depuis la plus Haute Antiquité. Au cours des temps modernes, la mondialisation a connu trois étapes décisives qui lui ont donné chaque fois une dimension nouvelle, associée à des risques nouveaux. Tout d'abord, l'apparition puis le développement du capitalisme ont valorisé les échanges mondiaux dans des proportions jamais vues dans l'Antiquité. Ensuite, avec les Lumières, la Révolution française et les idéologies universalistes, les problèmes politiques, sociaux et économiques se sont posés de plus en plus souvent en termes très semblables dans tous les pays du monde. Cette évolution s'est accélérée avec le nouvel ordre international qui s'est peu à peu imposé au cours du XXe siècle, visant à abolir la guerre et à relativiser la base