Mercantilisme
1. LES MERCANTILISTES (DU XVe AU XVIIIe SIECLE) Il n’existe pas, à proprement parler, de «théorie économique» mercantiliste mais bien des préceptes de politique économique, notamment en matière de relations économiques internationales, mis en avant par des banquiers, des marchands, des juristes ou des conseillers de la cour pendant une très longue période qui s’étale du XVIe siècle au XVIIIe siècle. L’économie politique ne constitue pas encore un «corpus théorique» bien défini. Des idées au sujet de l’économie du pays s’expriment dans des pamphlets, des édits, des ordonnances ou des livres. F=ait remarquable : à travers cet éparpillement de notions encore confuses, émerge un fil conducteur, une pensée dominante qui l’est restée pendant près de trois siècles. Pour la pensée mercantiliste, la finalité de l’économie n’était ni le bienêtre, ni la satisfaction des besoins, ni l’accroissement de métaux précieux, l’accumulation d’or et d’argent. Les mercantilistes raisonnaient en termes d’Etat, au sens très large du terme, de royaumes ou d’Etats-nations quand ils étaient constitués, ou bien de principautés, de duchés, de marquisats, de comtés, de villes. Si l’Etat n’avait pas de mines d’or et d’argent sur son territoire ou dans ses colonies, il devait s’approprier l’or et l’argent par le truchement du commerce international. En clair, disposer d’un solde positif de la balance des opérations courantes : BOC > 0. Pour arriver à ce résultat, les mercantilistes proposaient un arsenal de mesures qui ont influencé le commerce international jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, voire le début du XIXe siècle. Ce jeu de mesures était important et détaillé. En matière d’importations, ils prônaient une diminution des importations de produits manufacturés, notamment les produits de luxe qui étaient nombreux et coûteux et une augmentation des importations de matière premières. En matière d’exportations, ils proposaient d’augmenter les