Meursault
On ne connaît que son nom de famille et son appartenance socio-professionnelle. Contrairement à un héros de Balzac par exemple, on ne sait rien de ses origines, de sa famille, de sa jeunesse.
2. Le regard du héros sur son histoire
Meursault se désintéresse de sa propre histoire. Loin de chercher à occuper le devant de la scène, il reste spectateur de sa vie, ne s'exprime souvent que par parataxe, ignorant toute analyse de ses propres sentiments. On peut même se demander s'il est capable d'éprouver réellement des sentiments, lorsqu'on voit son insensibilité face à la mort de sa mère, sa froideur face à Marie, qui le distrait seulement, ou encore son indifférence face à Raymond qui lui parle d'amitié.
III) Meursault : un anti-héros ?
1. Le regard du lecteur
Rien n'est attirant en Meursault : c'est un être banal, qui mène une vie médiocre et qui n'est capable d'aucune passion. Ce n'est pas vraiment lui qui nous intéresse, mais plutôt ses rapports avec la société, et la manière dont celle-ci réagit. C'est donc la société qui en fait un héros malgré lui, à nos yeux, par son intolérance.
2. Un anti-héros qui devient héros
C'est donc par son anti-héroïsme que Meursault devient un héros. Alors que chacun cherche à occuper la place prééminente, lui ne s'en soucie pas. C'est cela qui lui vaudra la peine capitale. Mais c'est aussi cela qui le grandit à nos yeux. D'une affaire somme toute banale (ce qu'on appelle un fait divers), les journaux ont fait le crime du siècle, parce qu'ils étaient en manque d'affaires sensationnelles et aussi parce que Meursault portait atteinte à des valeurs traditionnelles. Ils lui ont ainsi beaucoup nui, mais Meursault y gagne en épaisseur littéraire, car il défie ainsi jusqu'au bout les règles de notre société, basées sur l'ambition et l'esprit de domination.
Conclusion
Meursault est donc bien le héros de L'Étranger, mais il ne l'est que par rapport aux réactions de la société