Michel augustin
PAR ÉMILIE UNEZ
L'histoire est si souriante qu'on s'agace les méninges à trouver la faille pour finalement admettre qu'il fut possible à deux trentenaires bien nés, passés par les meilleures écoles parisiennes, de quitter de jolies carrières pour créer une marque à succès dans un secteur archisaturé, où régnent depuis des lustres des mastodontes puissants et peu accueillants. Michel de Rovira et Augustin Paluel-
Marmont, le premier, timide, le second, hilare, n'ont pourtant rien inventé. Pas d'idée du siècle, ni de nouveauté géniale comblant notre modernité consumériste. Depuis cinq ans, ils vendent des sablés - bons -, des yaourts - moins sucrés que les concurrents, 6 % contre i o % - et des cookies - au beurre, pas à l'huile. Ils réalisent 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, emploient 27 salariés (moyenne d'âge de l'entreprise: 27 ans), proposent cinquante références dans cinq gammes de produits et sont
Michel et
Augustin
Chiffre d'affaires: i o millions d'euros.
40% de croissance.
5,2 millions de yaourts et 3,1 millions de biscuits vendus. 5 DOO points de vente en France et à l'étranger (Belgique,
Suisse, Japon, Etats
Unis).
1825 candidatures spontanées reçues en un an.
832 demandes d'information d'étudiants pour des élu des de cas en BTS et écoles de commerce ' démarches tous les jours par des étudiants en marketing, des fonds d'investissement alléchés et des concurrents presses d'en finir avec ces nains trop rigolards. Michel et
Augustin, ce sont des petites bouteilles de yaourt liquide, nommées
« vache à boire » dans le jargon des fidèles, des sablés, des gourdes de fruits mixés et «des petits cookies fram France», qui attirent l'oeil et f. allègent le porte-monnaie aux I caisses des supérettes de quartier, y dans les fonds de rayons des Le- § clerc,CarrefouretAuchan,comme 2 dans les présentoirs