Microéconomie
Pierre Cahuc, CREST, CEPR, IZA et Université de Paris 1
André Zylberberg, CNRS et Université de Paris 1
L’analyse microéconomique propose une représentation théorique (une « modélisation ») du déroulement des échanges marchands. Comme toute modélisation, elle s’appuie sur un ensemble d’hypothèses censées tenir compte des caractéristiques considérées comme les plus représentatives de l’objet étudié. A ce titre, la microéconomie part du principe selon lequel les individus engagés dans des échanges marchands adoptent un comportement rationnel. Ce principe de rationalité signifie que les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils disposent compte tenu des contraintes qu’ils subissent. En d’autres termes, l’individu rationnel de la microéconomie cherche à maximiser son bien-être dans la limite des possibilités qui lui sont offertes.
La microéconomie traditionnelle La microéconomie traditionnelle étudie les échanges marchands dans un cadre dit de « concurrence parfaite ». Dans ce cadre, chaque bien ou service s’échange sur un marché spécifique sur lequel se rencontrent des acheteurs et des vendeurs. Un marché est en concurrence parfaite s’il vérifie six propriétés. Premièrement, l’atomicité des participants : le marché comprend un grand nombre de vendeurs et d’acheteurs pour lesquels le volume des transactions individuelles est négligeable par rapport au volume global des échanges. Deuxièmement, sur chaque marché les biens échangés sont rigoureusement identiques (ils sont dits homogènes) : les acheteurs sont indifférents à l’identité du vendeur. Troisièmement, la libre entrée : les acteurs des échanges ne peuvent pas adopter de comportement collusif empêchant un concurrent d’intervenir. Quatrièmement, la transparence : tous les participants à l’échange sont parfaitement informés du prix et de la qualité du produit. Cinquièmement, les biens échangés vérifient le principe d’exclusion : une même