Minimémoire le marais
Le Marais ou l'incroyable aventure d'un jardin potager devenu le quartier le plus branché de la capitale. L'historique de ce quartier est bien connu, après avoir commencé par cultiver les terres marécageuses situées sur la partie nord-orientale des «grands marais de Paris»1 pour nourrir les habitants de la capitale, les paysans ont ensuite bâti autour de leurs jardins, d'abord pour ranger leurs outils de jardinage, ensuite pour se loger. La nourriture spirituelle suivant toujours de près celle du corps, les ordres religieux au 12e siècle ont bientôt suivi l'exemple et les établissements religieux se sont alors multipliés. Puis les nobles se sont également épris de cet endroit et ont fait de celui-ci leur lieu de prédilection et y ont fait construire de magnifiques hôtels. Comme toujours dans l'Histoire de la capitale, celle de ce quartier s'érige en un ballet de jeux de constructions sur le modèle de la chanson: «j'ai un beau château, ma tante tire lire lire.... le nôtre est plus beau ma tante tire lire lo, …. nous le détruirons ...» C'est-à-dire: je construis et je détruis ou je rénove au gré de la fantaisie des Grands et des besoins du trésor. Le quartier repousse ses limites à chaque nouveau plan d'urbanisation pour atteindre sa croissance idéale sous l'Ancien Régime. Le Marais historique2 proprement dit se différenciant, toutefois, quelque peu de l'ensemble des quartiers que recouvre le terme Marais retenu au moment du plan de sauvegarde du Marais (1965) initié par Monsieur Malraux, alors Ministre de la Culture. Mais comment un terrain mi-liquide mi-solide, après avoir été la „coqueluche“ des Rois et de leurs cours, puis un emplacement pouilleux après avoir été qualifié de ghetto juif, s'est-il transformé au point de devenir le lieu de rendez-vous le plus branché de la capitale? Le reproche fait à ce quartier par certains est-il justifié? Le Marais a-t-il perdu son âme pour devenir une vitrine à touristes ou pire encore peut-être un endroit