mise en scène de la violence au théâtre
Le point de départ d’un roman, d’une pièce de théâtre ou d’un film est souvent un fait divers. Ces faits de société, fréquemment terribles, nous captivent, nous interpellent, parce qu’ils nous donnent à voir ce qu’il y a de plus horrible, monstrueux dans la nature humaine. On peut citer par exemple la pièce de Jean Genet Les Bonnes (1947) qui est inspirée d’un fait divers datant de 1933, où deux sœurs, les sœurs Papin, employées de maison au Mans ont tué dans des conditions atroces leur maîtresse et sa fille. Ce même fait divers a également donné lieu à plusieurs films : Les Abysses de Nikos Papatakis (1962), La Cérémonie de Claude Chabrol (1995) et plus récemment Les Blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis. Au théâtre, c’est le dramaturge Jean Magnan qui réécrit cette histoire en 1979 avec Et pourtant ce silence ne pouvait être vide….
De la même manière, Jean-Marie Besset s’est appuyé sur un fait divers réel qui a fait couler beaucoup d’encre et dont on a beaucoup parlé en 2004, pour écrire en 2005, une pièce de théâtre intitulée R.E.R. Cette pièce a été créée en août 2006, avec Didier Sandre et Andréa Ferréol, reprise en mars 2010 au Théâtre de la Tempête, à la Cartoucherie de Vincennes et en septembre 2010 au Théâtre des Treize Vents de Montpellier. L’histoire d’une jeune femme mythomane qui invente une agression antisémite dans le RER ligne D pour qu’on s’occupe d’elle et pour faire parler d’elle, a en effet considérablement inspiré Jean-Marie Besset puisqu'il est également le coscénariste du film de André Téchiné relatant cette affaire "La fille du RER", sorti en mars 2009. En effet, par son acte, cette jeune femme tire une sonnette d’alarme et crie son désespoir, son désarroi, sa solitude. Ainsi, dans sa pièce, Jean-Marie Besset s’interroge sur notre société et ses dérives. Il aborde ainsi les thèmes de la banlieue, de l’antisémitisme et de l’l’homophobie.
Biographie de Jean-Marie