mme bovary
Parmi les nombreuses critiques faites à l'œuvre Mme Bovary de Flaubert publiée en 1857, celle de Baudelaire-poète du XIXe siècle- cherche à comprendre le personnage féminin d'Emma Bovary. Il la considère avec « ce double caractère de calcul et de rêverie qui constitue l'être parfait ». Flaubert est à son image, il le revendique dans une lettre à Louise Colet en 1852 : « il y a en moi, littérairement parlant, deux bonhommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrase et les sommets de l'idée ; un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu'il peut, qui aime à accuser le petit fait vrai aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu'il reproduit ». Ainsi, il vit sous deux formes a priori opposées, qui s'observent dans le roman. En quoi son projet d'ambition réaliste demeure parsemé de l'émoi romantique ? Tout d'abord, il sera question du traitement de la vie de Madame Bovary comme une étude presque scientifique, puis des décalages par rapport à ce réalisme d'un monde marqué par un héritage romantique.
Le projet de Flaubert se veut réaliste, comme nous le verrons dans les personnages, les descriptions et l'exploitation de l'ennui. Dans un premier temps, le roman s'inspire d'un fait réel de l'époque, le suicide de Delphine Delamare, femme de province détruite par sa ruine et l'abandon de son amant. Flaubert va dépasser ces raisons en imaginant la vie de cette femme et l'influence du contexte. Ce roman ne serait donc pas fictif mais bien biographique, il tracerait les faits et gestes d'une femme quelconque à la vie ordinaire, banale et a priori inintéressante. Il fait donc une description critique de la vie de province, milieu de son enfance, et de tout ce qu'il a pu lui-même côtoyer. Mais il développe également la psychologie d'autres personnages dans l'entourage d'Emma, qui aident à la