Mme de rénal
Les jeux des regards permettent à Stendhal une présentation des personnages en deux portraits * Le portrait de Julien
Le regard de Mme de Rênal capte brusquement (" elle aperçut "l.5) une image qui est aussitôt précisée. L’ensemble des détails constitue un véritable portrait. Celui-ci est fait en plusieurs étapes selon les détails captés :
# le visage " figure " l.6 est complété par une précision concernant l’allure du personnage (" d’un jeune paysan " l.6). Ce groupe nominal est lui-même précisé par 3 caractérisations qui insistent toutes 3 sur sa fragilité. On note deux termes modifiés par des adverbes : " presque encore enfant ", " extrêmement pâle " l.6-7 et une subordonnée relative (" et qui venait de pleurer "l.7).
Ces trois caractérisations font du jeune homme une attendrissante apparition.
C’est cet aspect vulnérable qui est à l’origine de l’erreur de Mme de rênal : elle prend Julien pour une fille (l.13).
On remarque que le texte reprend à plusieurs reprises cette image d’hermaphrodite chez Julien : * au moment où Mme de Rênal le découvre (l.5-9) * " si blanc, si doux " l.10-11 * au moment où elle l’observe en connaissant son identité : (l.36-37)
On peut penser alors à ce que disait Karl Gasper Jung, disciple de Freud dans L’Homme et ses symboles (pulsions de vie : anima c’est le principe féminin, pulsions de mort : animus c’est le principe masculin). Il y a chez Julien une prédominance du principe féminin. L’image de Mme de Rênal
Elle est perçue lorsque Julien, après avoir répondu à la question, regarde son interlocutrice. Cette image est exprimée sous une forme très élogieuse.
Les adverbes d’intensité : " aussi ", " si ", l.33-34 ont ici une valeur de superlatifs.
Julien retient essentiellement 3 caractéristiques : * l’élégance vestimentaire " aussi bien vêtu " l.33 : image pour le jeune garçon de la différence de classe sociale * l’éclat du visage " un teint si éblouissant "l.34 et la douceur