Moi, boy roald dhal

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Si je devais choisir un seul mot pour qualifier Lance Armstrong, ce serait sans doute "froid". D’autres lui préfèreront escroc, tricheur, menteur. Je n’ai pas grand-chose à leur opposer. Mais d’autres stars du cyclisme de son époque les mériteraient aussi. En revanche, cette froideur glaçante a toujours, pour moi, était la caractéristique d’Armstrong. Du temps de sa factice splendeur, il courait froidement. Il gagnait froidement. Il s’exprimait froidement. Même lors de son retour en 2009, alors que j’avais espéré à l’époque qu’il soit capable de donner davantage dans sa relation aux autres. Mais Armstrong, jusqu’au bout, est resté prisonnier de son système de pensée et de son mode d’action. Il s’était trop déshumanisé dans son rapport au cyclisme pour pouvoir changer. Tout ce qu’il a accompli ou dit m’a toujours semblé frappé du sceau d’une totale absence d’émotion.

J’ai retrouvé cette même froideur la nuit dernière. A l’heure d’affronter un des moments les plus compliqués de sa vie d’homme, on aurait pourtant pu espérer de sa part un véritable élan de sincérité. Quitte à se livrer, à produire cet effort sur lui-même, il tenait une occasion unique, peut-être la dernière, de fendre l’armure. L’impact de ses aveux n’en aurait été que plus grand. Il a laissé passer cette opportunité. Sans doute n’est-il pas capable de se départir de ce côté calculateur. La force de l’habitude, sans doute. Une habitude si profondément ancrée qu’il ne peut s’en départir. Mais si cette obsession de l’extrême maîtrise de tout collait parfaitement à son règne sur le Tour de France, à son joug sur le peloton, elle sied bien mal à l’exercice auquel il s’est livré face à Oprah Winfrey. D’où l’étrange impression qui se dégage de cet entretien fleuve. Notamment lorsque Armstrong a confié que, du temps de son règne sur le Tour, il n’était pas heureux. Qu’il l’était davantage aujourd’hui. L’aveu est touchant. Vraiment. Si c’en est un. Car on ne peut s’empêcher de demander si ce n’est pas un

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