Molie Re
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Gauthier
ACTE V SCENE 4
(ELMIRE, JEAN-BAPTISTE, JOURDAIN)
***
(JEAN-BAPTISTE) Madame!
(ELMIRE) Monsieur!
(JEAN-BAPTISTE) Je ne saurai dire à quel point vous m’avez manqué!
Durant tout ce temps je j’ai pensé qu’à vous! j’ai passé mon temps à me demander ce que vous pouviez bien faire, ce à quoi vous pouviez bien penser.. et quand je peux enfin revenir vous voir, je vous trouve allongée dans un lit, et déclinante! Ah les mauvaises surprises que peut nous réserver la vie..
(ELMIRE) Treize ans et pas une seule lettre..
(JEAN-BAPTISTE) .. si seulement je pouvais vous expliquer ce qui m’est arrivé durant ces treize longues années sans vous voir. racontez moi donc.
(JEAN-BAPTISTE)Fort bien..
Et séchez ces larmes!
(JEAN-BAPTISTE) …pendant ces longues années, j’ai traversé la
France, l’Italie et l’Espagne, moi et ma troupe avons fait rire les gens, nous avons joué pour des ducs espagnols aussi bien que pour des comtes italiens, nous avons eu beaucoup de succès vous savez? la comédie comme vous me l’aviez conseillé, me réussi mieux que la tragédie.. (ELMIRE) Je n’en doute point, avec un talent d’écriture comme le votre, l’Europe entière apprécierait vos pièces! je suis d’ailleurs ravie d’avoir rencontré le Grand Molière!
( molière avec un petit rire)
(JEAN-BAPTISTE) Vos paroles fort élogieuses me rappellent à quel point j’ai pu être heureux avec vous, avant de partir en tournée.. et vous, parlez moi de ces années qui nous ont séparées
(ELMIRE) Après que vous soyez partis, j’ai marié ma fille, la dernière, celle à qui vous aviez des cours, Louison, vous vous en rappelez?
(JEAN-BAPTISTE) Oui, en effet, je m’étais fait passer pour un dévot, dans le seul but d’aider Monsieur à séduire Célimène, sans que vous ne vous doutiez que je sois un auteur..
Quel enfant, ce Jourdain… certes, après avoir marié ma fille, ma vie est devenue routinière, et jusqu'à aujourd’hui, mon existence fut dénudée d’un réel intérêt..
(JEAN-BAPTISTE) Madame… j’ai souvent songé à revenir ici,