mon rêve familier
Paul Verlaine naquit en 1844 à Metz. Il fit ses études a Paris au lycée Bonaparte. Il débuta dans la vie modestement et bourgeoisement par un emploi d'expéditionnaire a l'Hôtel de Ville. Il se mêla au groupe des premiers parnassiens et il publia, en 1866, les Poèmes saturniens. Il fut la proie de la boisson et de la débauche, d'ou il s'échappait pour se jeter en larmes dans les églises. Il mourut dans cette dégradation illustre en 1896. Paul Verlaine et Stéphane Mallarmé sont considères comme les deux "ambassadeurs" du symbolisme.
Il s’agit d’un sonnet de Verlaine caractéristique de la poésie lyrique, et représentatif du XIX° siècle. Ce sonnet figure dans les Poèmes saturniens, recueil de 1866, qui nous rappelle la formule de Verlaine, « Je suis né sous le signe de Saturne », dans l’antiquité un dieu considéré comme redoutable : le titre rappelle l’idée d’une malédiction qui pèserait sur lui.
Le titre du poème, lui, »Mon rêve familier », traduit, par le choix de l’adjectif possessif, l’expression personnelle, et évoque un état récurrent. On pourra donc y lire la vérité profonde du poète.
Comment le rêve devient-il la représentation de l’idéal amoureux ?
LA PRÉSENTATION DU RÊVE
Le sonnet s’ouvre sur la présentation du rêve dans un 1er vers rendu fluide par deux élisions du [e muet] et le choix de la voyelle nasale, grave, qui correspond aux coupes du vers. Avec l’enjambement sur le vers 2, Verlaine reproduit comme une plongée au plus profond de l’âme. L’adverbe « souvent » fait écho au titre, en suggérant aussi une unicité de « ce rêve », qui contraste avec l’indice temporel « chaque fois » qui établit, lui, une quantité des images.
L’image du poète est celle d’un être souffrant et malade : l’allitération en [m] dans« les moiteurs de mon front blême » soutient l’image d’une fièvre. Cette souffrance vient du sentiment d’être incompris de tous qui caractérise à la fois le poète