Monsieur
La Chine démaoïsée
La disparition du leader de la révolution communiste en Chine en 1976 pose à la Chine et aux dirigeants la chinois la question de l’héritage de Mao Zedong, d’autant qu’avant sa mort, devant l’échec de la révolution culturelle et l’apparition de dissensions au sein du PCC les clivages idéologiques s’articulent autour de l’acceptation au non du maoïsme et de son radicalisme. A l’image de la déstalinisation, l’expression de démaoïsation suggère une autocritique du régime communiste chinois, un assouplissement idéologique et une remise en cause des principes de gouvernement. Il faut donc se demander de quelle façon la Chine liquide l’héritage de Mao, comment cette passation-transition se traduit politiquement, idéologiquement et géopolitiquement. ILe temps des réformes. La démaoïsation : un meiji chinois (1978-1986) A- Vers la démocratie ? Deng Xiaoping prend le pouvoir en décembre 1978 à la faveur d’une mobilisation populaire antimaoïste et d’un mouvement démocratique (en novembre 1978, une manifestation réunit des milliers de personnes au cri de « Vive la liberté ! Vive la démocratie » ; Mao est accusé d’avoir été un « fasciste patriarcal), même s’il assure l’aile conservatrice d’un retour au calme. « Printemps de Pékin » de 1979 : la profusion de journaux parallèles dans lesquels les tabous du régime apparaissent aux grand jours (prisons d’Etat, camps, famine du Grand Bond, bureaucratie dorée). Mais cette libération de la parole publique est rapidement encadrée par le régime qui fixe les limites du dicible. Ex : Deng Xiaoping explique le 16 mars 1979 qu’il faut défendre la voie socialiste, accepter le rôle dirigeant du parti et de la « dictature démocratique du peuple », respecter le marxisme-léninisme et la pensée de Mao. La répression reprend. Ex : Wei Jingsheng. La Chine délaisse le socialisme autoritaire de Mao pour un néo-autoritarisme plus proche de ceux en vogue dans le reste de l’Asie orientale (Singapour, Taiwan, Malaisie).