Monsieur
Dans le Paris de la fin du XIXe siècle, André Mariolle, un aristocrate qui gagne sa vie sans travailler, fait la rencontre de Madame de Burne, une bourgeoise. D'abord insensible à ses charmes, il se prendra d'amour pour elle, d'un amour barbare qui le consumera petit à petit.
Voilà que s'achève en cette fin d'été 2009 le marathon Maupassant avec Notre coeur, son sixième et ultime ouvrage. Notre coeur, ou son testament pour ainsi dire, où Maupassant décrit pour la dernière fois la Haute société mondaine parisienne avec une fois de plus une analyse psychologique des plus tortueuses. Maupassant souffrait à cette époque de la syphilis et d'une forme de paranoïa aiguë, les antécédents familiaux n'arrangeant rien à l'affaire (une mère dépressive et un frère mort fou). Son état mental se dégrade et après une tentative de suicide, il sera enfermé dans une clinique dans le quartier de Passy à Paris en 1892. Notre coeur peut donc apparaître comme le roman d'un illuminé pour qui la folie le rongeait chaque jour de plus en plus. Mais là où la qualité d'écriture aurait pu être grandement altérée, force est d'admettre qu'elle se révèle être tout le contraire. J'irai même plus loin en affirmant que sans sa dépression, l'ouvrage n'aurait pas conservé autant de sa verve. Notre coeur forme ainsi avec Fort comme la mort un diptyque déguisé en une déclaration abusée sur l'amour, ce sentiment qui nuit à l'Homme et qui le voue à la solitude.
Avec Notre coeur, pour la première fois, c'est la femme qui a le pouvoir, associée ici à une constante faiblesse. Maupassant apparaît alors en total misogyne qui critique la femme comme un monstre qui use de ses charmes pour mieux faire tomber les hommes et qui "dompte les amoureux comme le chasseur poursuit le gibier". Cette femme, c'est Madame de Burne (le côté satirique du nom est bien mis en avant). Elle est "fière de son charme", "amoureuse de sa beauté irrégulière", "sûre de la finesse de sa pensée"... En