Montaigne et la Mort
Introduction
Michel de Montaigne ( 1533-1592 ), écrivain-philosophe du XVIe siècle, est l'homme d'une seule œuvre, les Essais, composés de trois livres publiés de 1580 à 1595.
Montaigne fait partie du courant humaniste et poursuit une véritable quête de l'Homme, en s'intéressant à tous les sujets pouvant concerner ce dernier, y compris à la mort.
La mort est un thème récurent chez Montaigne, nous nous demanderons donc comment celui-ci l'appréhende. Pour cela, nous étudierons la hantise de la mort chez Montaigne, puis sa préméditation et enfin ses recommandations pour vivre malgré elle.
I) La hantise de la mort
« La mort est le sort commun des hommes, et c'est folie de n'y pas penser, ou de la représenter comme une chose lointaine. »
C'est dans un contexte instable que Montaigne débute la rédaction de ses Essais. En effet, il commence son premier livre juste avant le massacre de la Saint-Barthélémy, qui confirme ses idées les plus pessimistes, en ébranlant toutes ses certitudes et une part de sa confiance en l'Homme.
La thèse soutenue par Montaigne à propos de la mort est classique : il affirme qu'elle est inévitable, ainsi ne pas s'y préparer ou se laisser aller à la peur est inutile et néfaste.
Les Hommes ne veulent pas voir la mort, préférant l'atténuer à l'aide d'euphémismes et la fuir un maximum, mais ils oublient qu'elle finira toujours par les rattraper.
De plus, il n'est, selon Montaigne, guère sage de se fonder sur une durée prévisible de vie, en effet jeunes et vieux sont également menacés par la mort, qui peut surgir à chaque instant. Il cite à ce sujet les exemples du Christ et d'Alexandre, tous d'eux morts dans la force de l'âge.
Montaigne a lui même perdu son meilleur ami, Étienne de la Boétie, alors qu'il était encore jeune, événement qu'il l'a énormément marqué et influencé dans sa manière d'envisager la vie.
Sa thèse est en fait une idée simple et assez commune de la philosophie stoïcienne : il