Montaigne livre i chapitre xxxi
On a toujours crié mon nom…Celle qui a commencé c’est ma mère. En suite c’est arrivé quand je sortais les poubelles ; des hurlements extatiques. C’est arrivé dans le noir. C’est arrivé étalé sur le trottoir. On a toujours crié mon nom pour rien, ou pour m’attirer des ennuis. Jamais vous ne connaitrez mon nom ; tel que je le connais, il ne voudra pas être mastiqué par vos sales bouches ni se perdre au vide dans lequel vous l’enverriez. Accompagné de milles particules baveuses qui implosent, s’évaporent et, les chanceuses méprisantes, vont se joindre à un petit love in de particules baveuses au dessus de vos têtes. Vos particules baveuses, elles, existent vraiment. Le malheur de nos matricules c’est d’exister sur un plan où la servitude est une grosse bonne femme infatigable, qui tourne, qui tourne, qui tourne... Mon nom a peur de l’oubli en faite. Tous nos noms craignent le doigt d’honneur du vigile clownesque, imprévisible, qui attend derrière nos espérances holographiques. Mon nom, comme le tien, comprend la poussière dans sa procession vers notre chemin, chaque atome de poussière le guide, il les nomme, tous. Jusqu’à s’oublier.
Par Jesse Braddock, un nom en voie de disparition ! » La page translucide et spongieuse laisse voir le métal gris du lampadaire sur lequel je l’ai posé y à quelques heures. Un vagabond s’arrête pour l’observer, il est la seule sorte de personne qu’on peut trouver dans un Seignosse désertique de février, une espèce de surfeur zombi, drogué avec le fond de ses poches, rachitique au maximum, et surtout avec une démarche au ralentit, qui ignore le temps et les choses qui l’entoure. Sa doudoune grise est déchirée dans le bas du dos, quelques plumes s’enfuient de leur enveloppe en polyester, et flottent tranquillement. Sa barbe est légèrement rousse, comme passée à la pastelle, elle crée un léger brouillard orange là où elle se mouve. L’homme murmure, yeux soudés à la