Montesquieu les lettres persannes
LETTRE XXIV
(Introduction)
Montesquieu (1689-1755) est un magistrat et écrivain français des lumières, moraliste, penseur politique et auteur de nombreux ouvrages associant histoire et philosophie politique parmi lesquels « De l’esprit des lois ». Il a voyagé en Europe et en Angleterre où il a observé la monarchie constitutionnelle et parlementaire qui a remplacé la monarchie autocratique présente en France (Louis XIV). Il prône ce qu’on appellera « le principe de séparation des pouvoirs ».
« Les lettres persanes » a été écrit en 1721 et publié à Amsterdam anonymement. Il s’agit d’un roman épistolaire (« ce que je te dis ») où le locuteur s’adresse directement à son interlocuteur. La présentation est similaire à celle d’une lettre car destination, date, expéditeur et lieu sont indiqués comme pour une correspondance. Il s’agit d’une lettre fictive car les dates qui figurent à la fin du récit de Rica ne sont pas les mêmes que celles dans le paratexte, puisqu’il s’agit d’un double système d’énonciation. Le narrateur est donc étranger, il dénote un point de vue extérieur (« ces » sujets, « leur » en parlant du peuple français).
Les deux personnages sont persans : Uzbek et Rica, qui ont quitté leur pays pour Paris et y découvrent les parisiens, leurs opinions politiques et religieuses, d’où un sentiment d’étonnement éprouvé durant ces huit années dans la capitale où ils écrivent à Abben. C’est une manière indirecte d’un point de vue extérieur et d’un regard étranger de critiquer la société française qu’utilise Montesquieu, visant Louis XIV, la régence, le pouvoir royal et celui du pape, jugés excessifs.
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Nous analyserons d’abord la dénonciation du pouvoir royal abusif, puis la critique du pape et de la religion catholique et enfin la référence à l’orient.
(Premier paragraphe : dénonciation du pouvoir royal abusif)
Dans la lettre XXIV des « Lettres Persanes », Montesquieu critique l’absolutisme et la capacité de