Tous les économistes et gouvernements libéraux européens s’accordent à voir en la flexibilité du marché du travail LA solution qui leur permettrait de remporter leur combat contre le chômage structurel qui pèse sur leurs économies. Le concept de flexibilité est théoriquement simple : il vise à adapter les variations de l’emploi aux variations de la demande. Pour cela, les employeurs doivent pouvoir recruter les salariés dont-ils ont besoins, pour la durée dont ils ont besoin. Ceci se concrétise par un recours massif au temps partiel et autres formes de contrats temporaires tels que l’intérim ou les Contrats à Durée Déterminée (CDD). Dès lors, l’on peut se demander dans quelle mesure la flexibilité du travail favorise-t-elle s’emploi. Autrement dit, si son action est réellement efficace pour réduire le chômage. Et les limites et effets pervers qu’elle pose.
Dans un premier temps, nous analyserons donc ses effets bénéfiques sur la réduction du chômage avant de les nuancer. Depuis une dizaine d’années, les politiques européennes pour l’emploi se tournent vers une libéralisation du marché du travail du travail, en suivant l’exemple américain. On note particulièrement une accélération de cette tendance en France cers dernières années à cause de la hausse du taux de chômage de la population, une situation qui concerne près de 10% de la population active (catégorie A) aujourd’hui. Parmi les mesures prises en ce sens, les mesures de Réduction du Temps de Travail (RTT) du gouvernement socialiste de Lionel Jospin, la défiscalisation des heures supplémentaires, la création de contrats sans durée spécifiques mais basés sur l’exécution d’une mission ou encore la possibilité de séparation à l’amiable employeur – salarié ou encore la fusion ANPE-Unedic en Pôle Emploi pour encore mieux encadrer les demandeurs d’emplois. On constate d’ailleurs un large consensus sur la question : du patronat (MEDEF) au syndicat CGT en passant par les programmes et réalisations du