Moody’s: les notes des agences sont-elles fiables?
L’agence américaine d’évaluation du risque a dégradé la note de la France le 19 novembre. Mais faut-il vraiment se fier à l’appréciation des agences de notation sur le risque souverain? Débat. Nina Godart
Le 20/11/2012 à 19:16
Mis à jour le 20/11/2012 à 20:20
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cet article réagir La dégradation de la note française fait consensus, mais les modèles de calcul des agences posent question aux observateurs du public comme du privé (Reuters)
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"Pas de séïsme" ce 20 novembre, au lendemain de l’annonce de Moody’s de la dégradation de la note française. Le pays a pourtant été rétrogradé de AAA, la meilleure note possible, d’un cran, à AA1. "Les marchés se souviennent encore des erreurs flagrantes d’appréciation des agences", affirme Pierre-Antoine Dusoulier, président de Saxo Banque. Il cite notamment le courtier en énergie Enron ou la banque d’affaires Lehman Brothers qui "bénéficiaient encore des meilleures notes de la part des agences" la veille de leur faillite. Des exemples qui permettent, selon le président de la banque en ligne "de relativiser le poids d’une note".
"Elles ont fait des erreurs", reconnaît Frédéric Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB. Comme de "sous-estimer le risque de certains produits financiers". Ce qui leur a d'ailleurs valu des bisbilles avec la justice.
Il dénonce aussi leur "caractère pro-cyclique". Autrement dit, leur tendance à baisser la notation des Etats déjà en difficulté, de sorte que cela "aggrave la crise". La dégradation d’une note souveraine engendre des "conséquences automatiques sur le prix des titres de dette du pays, et sur les bilans des structures qui détiennent ces actifs", rappelle l’économiste. Ainsi, la tension sur les taux d’emprunt du pays n’en est que plus forte.
Des questions sur le modèle de calcul des agences
En l’occurrence, la dégradation de la France "ne fait pas du tout débat au sein des investisseurs". Il y a un