Mort initiatique
TEXTES CHOISIS
Raimon Arola
INTRODUCTION Les rituels initiatiques sont des symboles qui rappellent les particularités du Grand Oeuvre. Parmi les nombreux symboles qui se répètent dans toutes les filiations traditionnelles, il est important de remarquer la représentation rituelle d'une mort qui convertit le candidat en néophyte. C'est la mort initiatique qui nous enseigne que l'homme cesse d'appartenir à un monde pour naître à un autre. Ce symbole vise le sauvetage complet de l'être humain, c'est-à-dire la régénération de son esprit et de son corps qui naissent par « la volonté des cieux » à partir de l'initiation. Pour chercher le sens profond de ce symbole, nous n'avons pas d'autre moyen que d'aller voir les commentaires brefs et discrets que nous ont laissés les sages qui ont connu réellement la régénération. I LES SOURCES HEBRAIQUES Nous commençons par la tradition hébraïque car grâce à sa fidélité inégalable, « ils nous ont transmis la lumière de Dieu héritée de la terre d'Egypte » 1. Dans le Talmud, nous trouvons une première allusion directe à ce sujet; cela se trouve dans le traité de Baba Batra : « Nos maîtres ont enseigné : Le Saint Béni Soit-il a donné en ce monde un avant-goût du monde à venir à trois hommes : Abraham, Isaac et Jacob [...] Nos Rabbis ont enseigné : L'ange de la mort n'a aucun pouvoir sur six êtres humains : Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Aaron et Myriam. Au sujet des trois premiers, parce qu'il est écrit respectivement : En tout, de tout et tout 2. Au sujet des trois derniers, parce qu'il est écrit (qu'ils meurent) Par ordre (sur la bouche) du Seigneur (Nombres 33, 38 et Deutéronome 34, 5) » 3. L'exégèse hébraïque est extraordinairement subtile, elle dévoile sans profaner. Dans ce cas, l'expression al pi, qui se traduit généralement par
Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé, éd. Les Amis de Louis Cattiaux, Paris, 1991, XVII, 65'. L'auteur fait allusion à un passage antérieur. 3 Baba Batra 17a. Voir Maimonide, Moreh