Musicalité dans romances sans paroles
Le poème tirant son origine du chant est avant tout fait pour être dit. Au début de la poésie, la recherche des rythmes -utilisation des vers-, et d’effets sonores – les rimes -, avaient une fonction principalement mnémotechnique pour la transmission orale. Depuis, de nombreux auteurs font de la musicalité la caractéristique première de la poésie avant même l’attachement aux mots. Verlaine est le plus connu avec l’Art Poétique. Dans son œuvre considérée comme didactique, il établi quelques règles comme « […] l’indécis au précis […] », « Car nous voulons la Nuance encor » ; et il prône, pour plus de musicalité, l’utilisation du vers impair : « Et pour cela préfère l’Impair/Plus vague et plus soluble dans l’air, /sans rien en lui qui pèse ou qui pose/ ». En outre, il répète l’importance de la musicalité dans la poésie : « De la musique avant toute chose » et « De la musique encore et toujours ! ».
Comment Verlaine applique t-il cette notion de musique instruite dans l’Art Poétique à son recueil Romances sans Paroles ? Dans un premier temps, nous étudierons les jeux et effets de sonorités présents dans ce recueil. Puis, dans un second temps, nous verrons son aspect rythmique.
Toute la poésie de Verlaine est très axée sur les sonorités et les jeux de rythmes. On peut en témoigner avec Romances sans Paroles où, comme le titre en témoigne, l’attachement aux mots est minime.
I. Jeux et effets de sonorités
Pour commencer, la sonorité d’un texte poétique est une caractéristique importante qui fait ressortir le côté esthétique du texte et permet une adaptation musicale, voire ludique aux yeux du lecteur. Ce que l’on appelle la musicalité du vers de Verlaine provient de l’instauration de rapports nouveaux entre les sonorités, qui sont répétées à loisir pour produire l’impression d’une incantation comme c’est le cas dans les