Mutuelle de santé et qualité des soins en afrique
Bart Criel, Pierre Blaise, Daniel Ferette
Résumé : La qualité perçue des soins est un élément important dans la décision des ménages africains à adhérer ou non à une mutuelle de santé. En effet, l’expérience empirique nous montre qu’il y a trois facteurs clés dans la décision d’adhérer à une mutuelle de santé : la capacité des ménages à payer les contributions, la confiance que les gens ont dans la gestion du système, et la qualité de l’offre dans les structures auxquelles la mutuelle de santé donne accès. Nous faisons l’hypothèse qu’une mutuelle de santé peut aussi constituer un levier pour améliorer la qualité de l’offre. D’abord via un levier financier : une mutuelle de santé peut apporter aux services de santé de nouvelles ressources financières. Ensuite, il y a un levier contractuel : le contrat établi entre la mutuelle de santé et le service de santé peut constituer un moyen pour peser sur la qualité de l’offre. Un dernier levier finalement est celui du militantisme des mutualistes qui vont veiller à ce que tout se passe comme convenu. Aujourd’hui, les données validant ou pas cette hypothèse restent encore … fragmentaires. Un obstacle de taille auquel nous faisons face dans l’étude de l’interaction entre mutuelles de santé et qualité des soins est la difficulté de définir cette dernière. Patients et prestataires perçoivent et définissent la qualité des soins de façon différente. Nous proposons que la qualité des soins est un concept socialement construit dans un contexte donné. L’interaction entre mutuelles de santé et prestataires de soins, avec l’espace d’échange et de dialogue que cette interaction implique, constitue une opportunité pour arriver localement à une définition plus consensuelle de ce qu’est la qualité des soins. Il convient d’explorer les modalités pour gérer un tel processus interactif et d’étudier ses effets sur la qualité des soins.