Médée, 1635

Acte I, scène 1 : scène d’exposition

Introduction : Lorsqu’en 1635, Corneille écrit Médée, on assiste à la naissance de ce qui deviendra la tragédie classique. Celle-ci trouvera son apothéose trois décennies plus tard avec Racine. Les règles Aristotéliciennes que Malherbes avaient remises au gout du jour au début du XVIIe vont connaître leurs heures de gloire avec Boileau. Dans Médée, Corneille s’en inspire, les respecte mais en s’accordant une certaine liberté. Le classicisme balbutiant s’appuie, dans Médée, sur l’exubérance baroque. Dans l’acte I scène 1, Corneille met en scène deux argonautes : Pollux et Jason, qui se retrouvent par hasard dans Corinthe le jour des noces de Jason. On peut se demander en quoi consiste l’originalité de cette scène d’exposition.

Pour ce faire, il est intéressant d’étudier le rapport avec le théâtre antique puis celui avec le théâtre classique. Enfin, les deux protagonistes de la scène nous apportent une double perception de Médée, personnage éponyme, double perception qui nous révèle leur propre personnalité.

I- Le théâtre antique 1) Une justification de la demande de question par l’arrivée de Pollux
-Par les questions de Pollux, Jason raconte les aventures antérieures : donc Pollux est un personnage protatique. Vers 7 : « Quoi Médée est-elle morte ? », vers 43 « Que parlez-vous d’exil ? La haine de Pélie… » réplique courte ->Pollux personnage protatique.
-Hypotypose : elle s’appuie sur des verbes de perception, et utilise de nombreuses figures de style et force détail pour frapper l’esprit du lecteur. Vers 59 à 92, « Le plonge en un bain d’eaux et d’herbes méconnues», « les sœurs crient miracle », vers 93 « à me représenter ce tragique spectacle »

Personnage protatique, c’est un personnage qui apparaît en début de pièce, il est issu du chœur antique, et dont la fonction est de remettre en perspective, et de fournir des éléments indispensables à la compréhension de la pièce.

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