Médée
2Il nous semble important d’évoquer les représentations du féminin et de la maternité dans l’antiquité grecque. Platon reconnaissait l'excès de passion que peut impliquer une relation exclusive mère- enfant, l'attachement fusionnel ainsi que la douleur insupportable, la colère ou la haine que cette relation peut susciter. Il souhaitait éviter les débordements des mères dans sa cité idéale et utopique, en prônant, dans la République, la communauté des femmes et des enfants. Appartenant tous à une même famille, liés entre eux par des liens de parenté fictifs, mais d’une efficacité réelle, les gardiens sont « délivrés de toute querelle dont l’argent, les enfants et les proches sont l’occasion ». (V 464, d)
3Dans Les mères en deuil, Nicole Loraux insiste sur le souci de la cité grecque d'instaurer des mesures contre les excès maternels, comme le montre la législation funéraire qui ne reconnaissait pas la douleur des mères en deuil, relève aussi de la peur d'un monde matriarcal que les Grecs Achéeens ont détruit. Médée est le témoignage