Médée

3747 mots 15 pages
L’idée de cette communication découle de notre pratique dans une Unité d’hospitalisation Mère-Enfant, où nous avons rencontré des mères en grande difficulté, des mères qui se sentaient incapables de s’occuper de leurs enfants, qui se montraient envers eux indifférentes, agressives, rejetantes ou abandoniques. C’est à partir de cette clinique que nous avons tenté une lecture de Médée. Car, même si dans la tragédie d’Euripide, on est plus du côté de la passion d’une femme pour un homme que du côté de l’investissement de l’enfant, Médée est restée au fil des siècles dans l’imaginaire comme la figure paradigmatique de la mère meurtrière de ses enfants. Ce qui frappe l’imagination, c’est l’infanticide. À travers la lecture de cette tragédie, nous nous sommes alors posés la question à savoir quel héritage de la pensée grecque se trouve aujourd’hui dans la pensée analytique et quelle est la vérité de la tragédie de Médée dans notre clinique.
2Il nous semble important d’évoquer les représentations du féminin et de la maternité dans l’antiquité grecque. Platon reconnaissait l'excès de passion que peut impliquer une relation exclusive mère- enfant, l'attachement fusionnel ainsi que la douleur insupportable, la colère ou la haine que cette relation peut susciter. Il souhaitait éviter les débordements des mères dans sa cité idéale et utopique, en prônant, dans la République, la communauté des femmes et des enfants. Appartenant tous à une même famille, liés entre eux par des liens de parenté fictifs, mais d’une efficacité réelle, les gardiens sont « délivrés de toute querelle dont l’argent, les enfants et les proches sont l’occasion ». (V 464, d)
3Dans Les mères en deuil, Nicole Loraux insiste sur le souci de la cité grecque d'instaurer des mesures contre les excès maternels, comme le montre la législation funéraire qui ne reconnaissait pas la douleur des mères en deuil, relève aussi de la peur d'un monde matriarcal que les Grecs Achéeens ont détruit. Médée est le témoignage

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