méla,cholia
Observation :
Introduction : La mémoire et l’histoire sont proches et lointaines à la fois. Les deux jettent un pont entre passé et présent ; l’histoire étudie et tente de comprendre les événements du passé pour éclairer le présent. Alors que la mémoire en ravive le souvenir et les préserve ou non de l’oubli. En effet la mémoire, elle, est sélective et peut être refoulée contrairement à l’histoire qui, elle, est écrite, et que nous ne pouvons qu’accepter. Toutes deux sont donc liées, mais de nature différente.
La Seconde Guerre mondiale a constitué un temps d'épreuves pour la France : défaite de 1940, occupation allemande, régime de Vichy et collaboration avec l'Allemagne, participation à la politique génocidaire des nazis. C'est aussi une période où des Français ont combattu pour les valeurs de liberté et de démocratie dans des mouvements de résistance. La résistance a été omniprésente dans la mémoire de la 2eme Guerre mondiale jusqu’à la mort du Général de Gaulle. Réapparaissent alors des mémoires minoritaires, celles des victimes, finalement entendues, et celles des bourreaux, enfin jugés. Le cinéma et la recherche historique jouèrent alors un rôle majeur dans la diffusion à un large public de ces mémoires. Les années 1980 ouvrent une ère nouvelle, avec les procès des anciens responsables de Vichy, l’émergence du négationnisme, mais aussi la reconnaissance progressive de la responsabilité de l’État français dans le génocide juif.
La mémoire de cette époque troublée est complexe. Le travail des historiens consiste donc à mieux comprendre comment s'organisent ces mémoires, aussi bien individuelles que collectives. Nous allons donc voir dans quelle mesure le travail des historiens a eu un impact sur les mémoires de la 2nd Guerre mondiale en France.
Dans un premier temps, nous nous pencherons sur la période qui va de l’après-guerre à la fin des années 1960 pendant laquelle une mémoire « résistancialiste » est dominante. Puis