Nadja
“Qui êtes vous?” Et elle sans hésiter: ”Je suis l’âme errante” (Nadja, André Breton p.82) André Breton rencontre alors Nadja. Cette femme, son égérie, l’emmènera hors des sentiers battus qui donneront un sens au surréalisme. Ce mouvement est au dessus du réel, il nous montre ce que l’on ne peut expliquer, il apparaît comme un reflet de rêve. Breton définit ce courant comme une “dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale”. Georges Haldas, poète suisse du XXème siècle, propose lui aussi, à sa manière, une définition des surréalistes quand il dit “Il est des êtres pareils à des îlots, auprès desquels on se sent soudain loin des vagues ordinaires et comme insensiblement transporté dans une autre sphère.” Mais quels sont ces îlots? Où nous emmènent-ils? En quoi cette citation peut-elle être appliquée à la rencontre de Breton et Nadja? D’après Haldas certaines personnes sont comme des îlots, elles représentent l’éloignement, l’isolement et se différencient des autres, en cela les surréalistes répondent parfaitement à cette définition. Ces artistes sont en effet comme des îlots dans un univers où la raison ne dicte pas sa loi et où l’irréel et le rêve sont maîtres; ils se différencient des autres, c’est à dire “des vagues ordinaires”, loin des agitations de la société et de ses tracas. Ils furent marginalisés, stigmatisés, incompris, mais exceptionnels. Et cela, d’abord parce qu’ils sont des êtres uniques, ont une vision du monde différente et réfutent la raison et ils sont exceptionnels car ils offrent un univers nouveau, ce sont des génies, des idéaux à suivre. Parce qu’ils sont exceptionnels, ils sont transportés dans “une autre sphère”. C’est une invitation à quitter le monde de la dispersion, de l’agitation