Nature et difficultés du discours philosophique
La pensée n’est pas un petit accident en quelqu’un. Presque tous nos biens et nos maux viennent de pensées. Alain I des difficultés objectives
1. La philosophie est un exercice de pensée
Spontanément la pensée ne pense pas. Nécessité d’un étonnement pour impulser la réflexion. Certes au sens large, on pense toujours. On perçoit, on s’émeut, on se souvient, on imagine, on rêve. L’esprit est toujours en activité. Mais au sens restreint de raisonner, réfléchir, on ne pense que face à un problème. Et d’abord pour mettre des mots dessus. Le déterminer. Que je souffre est un fait. Mais de quoi je souffre c’est ce qu’il faut commencer par dire. (// le diagnostic du médecin)
construire des problèmes
Pas de problème, pas de philosophie. La première tâche de la philosophie consiste donc à prendre en charge des problèmes, prendre en charge c’est-à-dire d’abord penser leur formulation avec le plus de soin et de précision possible.
Avant de et pour pouvoir espérer les résoudre.
b. construire des concepts
Penser au sens de raisonner, c’est procéder par concepts, ni par images (imagination, remémoration, rêve) ni par sensations ou sentiments. Une image se figure, se dessine, a une forme déterminée qui fait que c’est elle et pas une autre. Un concept se donne dans du langage, et revêt donc un caractère abstrait.
L’image d’un carré est une forme donnée. Le concept de carré, c’est sa définition : la figure dont les quatre côtés sont égaux. Comme telle, elle vaut pour tous les carrés quand l’image ci-dessus ne vaut que pour elle-même.
Penser dans le langage ( et comment penser sans mots ? ) c’est produire des énoncés (affirmatifs, négatifs ou interrogatifs ). L’unité élémentaire de la pensée c’est la proposition. Le mot, isolé n’est pas une pensée. Penser c’est lier ensemble plusieurs déterminations. « Les carrés sont des quadrilatères. » est une pensée. « Carré » n’est qu’un mot.
construire des