Le texte de Cournot porte ici sur l'histoire et plus précisément sur ses rapports à la politique. Vous pouvez immédiatement distinguer deux moments dans le texte : le premier dans lequel est abordée l'idée selon laquelle ce serait la politique et ses hommes qui font l'histoire ; dans le second moment, Cournot va s'attacher à discuter cette affirmation en insistant sur la place du fortuit et de l'accidentel. Il s'agit alors de montrer que si nous ne nous attachons qu'à la dimension politique de l'histoire, nous risquons fort bien de ne pas la saisir. C'est donc la question aussi de la compréhension de l'histoire qui est abordée dans cet extrait puisqu'il s'agit d'aborder la nécessité de s'attacher " aux faits ". L'objectif constant de Cournot consiste à exhumer les causes régulières parmi les anomalies capricieuses du hasard aussi bien dans les événements de la nature que dans les événements historiques. Selon lui, l'histoire se charge de manifester à la longue la subordination des causes accidentelles aux causes constantes. Il va alors accorder à l'histoire politique un statut particulier, et tel est l'objet de ce texte : la part d'accidentel, d'imprévu y est selon lui disproportionnée, on devra la placer au dernier rang alors que l'histoire ordinaire tend à la privilégier. Dans son Essai sur les fondements de la connaissance et sur les caractères de la critique philosophique, il présente ainsi l'histoire politique « comme le théâtre où les jeux de la fortune quelque fréquents et surprenants qu'ils soient ne se répètent pas encore assez ou se répètent dans des circonstances trop dissemblables pour que l'on puisse avec certitude ou avec une probabilité suffisante dégager les perturbations du hasard des lois constantes et régulières ». Il faut ainsi que vous montriez, en rendant mot à mot, raison du texte, comment l'histoire ne peut se résumer aux grandes décisions et aux grandes actions des hommes politiques et des gouvernants. Voilà les premières indications que