Neuropharmacologie
Le glutamate
I. Dysfonctionnement de la transmission glutamatergique et schizophrénie
Le glutamate est l’acide aminé, NT excitateur le plus important, majeur du cerveau (50% des neurones). Il est très important en clinique neurologique car, quand ce glutamate est libéré en trop forte concentration, il devient toxique pour les cellules (cytotoxique) et entraîne la mort cellulaire. C’est ce qui se passe lors des AVC qui entrainent une ischémie (diminution de l’irrigation du cerveau), une hypoxie et une hypoglycémie.
Ces trois phénomènes induisent une augmentation de la production du glutamate. Ce dernier devient alors toxique et entraîne la mort cellulaire.
Le glutamate est le NT d’un mécanisme essentiel aux processus d’apprentissage et de mémorisation : la PLT (Potentialisation à Long Terme). Celle-ci est une augmentation de l’efficacité synaptique. La transmission synaptique est plus efficace. Les capacités d’apprentissage reposent sur la plasticité des circuits neuronaux, elles vont dépendre de la capacité qu’ont les neurones à modifier, augmenter leur transmission, efficacité synaptique de façon durable. La PLT est le support cellulaire des processus d’apprentissage et de mémorisation. Le glutamate est un neurotransmetteur important dans ce phénomène.
Chez les patients schizophrènes, il y a une altération de la PLT, de la transmission glutamatergique. Un des récepteurs au glutamate, le récepteur NMDA, fonctionne mal, est altéré. C’est pour cela que les schizophrènes ont des difficultés d’apprentissage et de mémorisation. Les récepteurs AMPA et NMDA travaillent en synergie pour permettre la PLT.
Dans la schizophrénie, on pendait au début qu’elle était due à un dysfonctionnement des voies dopaminergiques (1960) puis d’un dysfonctionnement des voies glutamatergiques. La théorie la plus récente serait que la schizophrénie serait due à un dysfonctionnement de l’interaction entre les voies dopaminergiques