Ni vue ni connue le wita
« Comment devient-on Laure »
Ce chapitre est extrait du livre Ni vue ni connue de Béatrix Le Wita. Il s’agit d’une approche ethnographique de la culture bourgeoise.
Dans ce extrait Béatrix Le Wita nous rapporte son entrevue avec Laure, une jeune femme bourgeoise de la banlieue ouest. L’auteur nous fait une description de sa tenue et montre qu’il s’agit d’un élément caractéristique de cette population. Elle s’attarde sur la description de la bague, qui est aussi un signe de reconnaissance de cette bourgeoisie et précise que « ce qui fait bourgeois, ce sont des nuances à peine marquées. » Elle analyse la tenue de Laure en expliquant que même des vêtements portés par tous comme le jean peuvent acquérir un aspect bourgeois lorsqu’ils sont neutralisés. Neutraliser une tenue, c’est trouver un juste équilibre entre deux pôles contradictoires. De même Béatrix Le Wita commente le comportement de cette bourgeoisie. D’après les bourgeois les bonnes manières ne s’apprennent pas, elles sont acquises dès la naissance. Il s’agit d’une « seconde nature », nécessaire à tout homme civilisé qui permet de repérer un bourgeois. Ainsi les tenues ne changent pas au fil du temps, elles sont là pour montrer l’appartenance au milieu bourgeois. Les bourgeois se reconnaissent entre eux et reconstituent des groupes de même milieux dans leurs universités ou villes. C’est ce que l’auteur appelle la loi de « reconnaissance/attirance ». L’éducation bourgeoise est aussi un signe distinctif et suppose une maitrise de soi. Ce n’est pas parce qu’un enfant a été élevé tel quel qu’il appliquera cette éducation plus tard, cette éducation peut être rejetée afin d’être mieux intériorisée. Cependant Béatrix le Wita cite une autre fille de famille bourgeoise qui explique que cette éducation lui a donné des bases structurantes, lui permet d’avoir des repéres et qu’elle est heureuse d’être