Normalisation
Chérine Al-Kahaleh Dhif
Le processus de normalisation rend compte de la production d’une norme sociale, et tout particulièrement d’une norme de groupe commune par des sujets placés dans une situation d’incertitude quant à leur propre jugement.
Une expérience qui illustre ce phénomène est l’effet autocinétique de Shérif qui est caractérisée par une situation incertaine et ambiguë. L’effet cinétique est l’illusion d’un mouvement d’un point lumineux pourtant fixe dans une pièce obscure. Un individu seul va établir son cadre de référence sans mesures objectives et définir ainsi sa norme individuelle. Au sein d’un groupe les individus définissent une valeur standard et établissent ainsi leur norme, résultat d’une convergence interindividuelle. Sheriff défini les normes comme le produit de l’interaction entre des membres de groupes restreints.
Les raisons de ce comportement sont nombreuses :
D’après Shérif la cause principale en est l’incertitude des sujets qui sont dans l’impossibilité de vérifier leurs réponses dû à l’absence de cadre de référence externe. Ainsi en situation individuelle l’individu rétabli un certain degré de certitude en établissant sa propre norme subjective résultant de la médiane de ses réponses. En situation collective les réponses d’autrui ont une valeur informative, ce qui justifie le besoin de converger vers une valeur standard (Sherif, 1954) obtenue en tenant compte des réponses d’autrui, reproduisant donc l’effet de normalisation. Ces explications sont comparables avec la théorie de la comparaison sociale de Festinger « Lorsque le sujet se trouve dans une situation dans laquelle il est incertain quant à ses propres capacités, qu’il n’est pas en mesure d’évaluer ses aptitudes, il va chercher autrui pour se comparer, réduisant ainsi son incertitude. »
Pour Flament et Montmollin la normalisation est obtenue par des opérations logiques, statistiques et autres techniques propres aux mathématiciens. Montmollin (1966)