Normes et déviances
La prostitution Les États-providence des sociétés occidentales, véritablement instaurés après la Seconde Guerre mondiale, démontrent une volonté d’atténuer les inégalités entre les individus. Cette tentative d’égalité est exercée depuis la moitié du 19e siècle, et ce, de manière hétéroclite à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. À la fin du siècle, les femmes commencent à obtenir un statut similaire à l’homme, notamment grâce aux revendications des suffragettes. Or, cette vision sociale égalitariste ne s’applique pas aux parias, soit les marginalisé-e-s tel-le-s que les itinérant-e-s, les prostitué-e-s, les pauvres, les étrangers et les étrangères. Ces gens sont culpabilisés et internés, soit dans des asiles soit en prison, et ils et elles ont peu de chance de s’en sortir. Ce travail vise à élaborer la situation des femmes prostituées dans les grandes villes québécoises, de 1920 à 1970, afin de relever les différentes inégalités et la marginalisation, qui découlent de cette forme de survie ou de rémunération. Les dates sont cruciales, puisque 1920 représente le moment fort du maternalisme, avec l’acquisition du droit de vote, pour que les femmes deviennent des citoyennes à part entière comme les hommes. Parallèlement, 1970 marque le début du Mouvement de libération des femmes, qui réclame la libération totale de l’emprise des hommes sur leur corps; les femmes de l’industrie du sexe prennent la parole, pour la première fois dans ces années-là, ce qui provoque un changement radical dans la perception que les historien-ne-s et les sociologues dépeignent des prostituées. Par ailleurs, ce travail se concentre d’abord sur les inégalités genrées, soit en tant que femmes, pour ensuite brosser un portrait général de celles qui œuvrent dans la prostitution ainsi que les désavantages reliés au métier. Ensuite, nous aborderons les différents visages de la marginalisation, officiels et tabous, pour finalement relever