Note de cours sur l'étranger
Notes de cours
Deux cycles dans l’œuvre de Camus:
* L’absurde = L’Étranger, Le Mythe de Sisyphe, Caligula * La révolte = La peste, L’homme révolté, La chute
L’hypothèse d’un journal
* Journal fictif (on n’imagine mal Meursault écrire un journal intime). Lorsqu’il reçoit le télégramme (p. 4), il paraît les consigner aussitôt, puisque les événements immédiatement postérieurs sont marqués du futur : « Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. » (p. 4)
* Quand il veille le corps de sa mère, il semble que ce soit le Meursault prisonnier qui reconstitue les faits et ses sentiments d’alors : « J’avais même l’impression que cette morte, couchée au milieu d’eux, ne signifiait rien à leurs yeux. Mais je crois maintenant que c’était une impression fausse. » (p. 9)
* Première partie : chaque chapitre semble être la somme des événements dont Meursault se souvient au terme d’une journée (chapitres 2, 3, 5, 6) ou d’une semaine (chapitre 4). Mais cette perspective ne va pas sans incohérences. Ainsi, au chapitre 4, Meursault parle de la journée écoulée en disant « ce matin » (p. 26), comme s’il s’y trouvait encore. Mais à la fin du chapitre, il dit « le lendemain » (p. 29) au lieu de « demain » : c’est donc qu’il a pris du recul par rapport à l’événement.
* Deuxième partie : Les 4 premiers chapitres sont une récapitulation des onze mois d’instruction et de procès. Rien ne permet de décider si, quand il relate les interrogatoires du juge et sa vie en prison (chapitres 2 et 3), Meursault a déjà vécu son procès, ou s’il faut supposer que le récit marque une pause entre les chapitres 2 et 3. L’impression que nous lisons un « journal » disparaît, puisque Meursault a pris suffisamment de recul par rapport aux événements pour que les chapitres 1 et 2 répondent, non plus à une succession chronologique, mais à une classification de faits survenus pendant une même période. Au chapitre 5, on croit de