NOTE PHILOSOPHIQUE Adèle Cluzel
À l’heure de Facebook et d’Instagram, des réseaux sociaux où chacun se met à nu et est encouragé à se dévoiler, à l’époque de WikiLeaks, des théories du complot et de la transparence, avoir des secrets paraît désuet voire suspect. Peut-on encore en avoir ? Quelle est la légitimité de la pratique du secret dans une société démocratique, qu’elle soit du fait de l’État, ou des citoyens eux-mêmes ? 1) La pratique …afficher plus de contenu…

Enfin, les citoyens sont également tenus à une exigence de transparence concernant des informations qui garantissent le bon fonctionnement de la société, l’omission ou la dissimulation de certaines informations est condamnable, elle relève de la tromperie, de la triche. 2) Pourtant la pratique du secret est bien une réalité
Pourtant, la pratique du secret n’en demeure pas moins une réalité, l’État ayant définit juridiquement des espaces de secret : des lieux physiques, des organisations administratives protégés par des lois. Cette pratique du secret repose par exemple sur les « intérêts fondamentaux de la nation » et relève dans ce cas de la sécurité et de la défense nationale, …afficher plus de contenu…

« Ne pas révéler », ne fait pas pour autant nécessairement le secret. Le secret existe pour ou contre quelqu’un. Nous avons désormais un intérêt à protéger des informations de l’État ou des lobbies si nous souhaitons pouvoir continuer à jouir de notre droit à la vie privée. Or, la protection de ces informations passe par différents canaux, par exemple par la protection de nos données sur nos outils numériques, ou par l’usage d’accessoires empêchant la reconnaissance faciale par exemple. Nous réclamons un droit à ne « pas laisser (ap)paraître », à la dissimulation.
« Ce que l’on nomme jardin secret est acte de résistance », écrit, à nouveau, Anne Dufourmantelle.
Ainsi, même dans une société démocratique nous pourrions ériger comme « secrets »