Notes sur les auros montrales
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Monique Proulx est l'un de mes auteurs préférés. J'ai lu toutes ses oeuvres. Aurores montréales est la plus sociologique de toutes. L'auteure trace un portrait vraiment ressemblant de ce qu'est Montréal. Cette ville ne représente pas du tout le Québec. À moitié francophone, à moitié allophone, allez savoir ce qu'est Montréal quand on se fait chasser d'un restaurant parce que l'on parle français. Incident qui m'est arrivé. Monique Proulx donne une bonne idée de cette ville avec ses immigrants qui tentent de s'adapter à une population ambivalente alors que les gens de souche cherchent aussi à s'adapter à cette ville hétéroclite. Suis-je québécois ou canadien? Vrai dilemme shakespearien.
Ce recueil de nouvelles récupère toutes les icônes qui nous identifient : le métro, le cimetière de Côte-des-Neiges, la rue Sainte-Catherine au coin de St-Laurent qui rassemble tous les paumés dans des bars cheap (mal famés) et dans les bouis-bouis qui vendent de la pizza à la pointe. L'auteure ne présente pas seulement les lieux qui nous réunissent comme le stade olympique ou les magasins comme Canadian Tire (on y vend pneus, plantes, peintures, vaisselle, vélos, baskets...), elle brosse aussi le tableau des relations que nous entretenons entre les différents groupes. À ce chapître, elle dresse la liste des craintes qui habitent les Montréalais. Finalement est-ce la neige qui pourrait nous rassembler? Ce serait bien si c'étaient les aurores boréales, mais elles sont invisibles à cause de l'éclairage de la ville. C'est l'essence humaine qui pourra tenir ensemble italiens, grecs, arabes, asiatiques, juifs, noirs, gens qui quittent la campagne, gens de souche, autochtones (presque absents de la ville), strip-teaseuses roumaines que le gouvernement fait venir au Canada aux frais des contribuables. Un vrai zoo humain où chacun tente de s'apprivoiser en se tapochant (tapoter pris dans un sens ironique) assez souvent, surtout quand les gangs parcourent les rues en quête de clients pour