Nouvel age par charles bertrand ex-rédacteur en chef et ex-chroniqueur linguistique du québec sceptique
Au dire des observateurs, le nouvel âge dans son expression la plus large, par tout ce qu'on y rattache directement et indirectement, serait un amalgame de courants hétéroclites, d'emprunts de toutes sortes, un palimpseste où des idées et conceptions déjà connues sont remodelées, déviées de leur sens initial… Et voilà certainement la principale caractéristique de son vocabulaire. De plus, fourre-tout presque sans fond et mouvement fortement discuté, le nouvel âge est associé à toutes sortes de phénomènes, d'expériences personnelles et de manifestations sociales dont la terminologie s'entremêlera invariablement avec celle du nouvel âge des origines. Enfin, le nouvel âge étant né aux États-Unis, son vocabulaire accueille un certain nombre d'emprunts à l'anglo-américain qui le particularisent au même titre que soap porte l'estampille de la télévision américaine ; des emprunts auxquels s'ajoutent de nombreux autres néologismes parfois aussi singuliers qu'amusants. Dans notre panorama des mots clefs du nouvel âge et de ce qui l'entoure, nous verrons de nombreux exemples de ces tendances ; et force sera de constater que ce vocabulaire est certes aussi tentaculaire et capricieux que le mouvement lui-même…
Le sens du nouvel âge et ses voies de service
Le mouvement qu'il désigne étant encore récent à l'échelle de l'Histoire, le terme nouvel âge n'a pas encore été officialisé par les dictionnaires courants. L'expression anglaise d'origine, new age, existerait cependant depuis au moins une quarantaine d'années, ayant été employée, en ce siècle, d'abord par Alice A. Bailey, ensuite, dans les années soixante-dix, par Marilyn Ferguson dans son ouvrage Les Enfants du Verseau. Plus récemment encore, un Jean Vermette définira le terme ainsi : « ensemble de pratiques apparemment hétéroclites, mais unifiées par une vision d'humanisation totale : « holistique » […] d'après ses initiateurs : « un nouveau