Nouvelles des foires de champagne adressées à la société des tolomei de sienne par l’un des associés (1265)
« Je ne vois guère que l'abricot comme fruit possible ramené des croisades par les chrétiens». Cette phrase de Jacques le Goff sortie de son contexte de la civilisation de l’Occident médiéval tendrait à nous faire croire à une partition imperméable du Monde au Moyen Âge.Or l’amélioration des rendements agricoles dégageant des surplus pour les villes, décloisonnement dû aux défrichements permet le développement progressif du commerce, des riches villes flamandes aux somptueuses cités toscanes. En effet, un essor remarquable des échanges apparaît rapidement, générant une effervescence de l’Occident. On échange tout, des produits locaux ou bien exotiques comme des épices ou de la soie en provenance de Chine via le Moyen Orient. Cet essor économique provoque un bouleversement tant sur l’organisation des foires, que sur la structure géographique des paysages par le développement de voies de transports.
C'est dans les dernières années du XIIe siècle que Sienne, dont la prospérité allait déjà croissante depuis quelque temps,que se lança dans le grand commerce international ; c'est également à cette époque que les nobles qui étaient venus s'établir dans ses murs, au lieu de continuer à passer leur temps à batailler et à chasser, commencèrent à s'occuper de constituer et de développer de grandes sociétés commerciales ayant pour objet les opérations financières à l'étranger.
C’est justement d’une lettre d’un marchand siennois,un marchand de la célèbre famille de banquiers Tololemei. Cette famille, lancée dans les affaires depuis plusieurs générations, a su s’adapter à la transformation de l’économie du XIIIe siècle.
Cette source d’ordre épistolaire nous assure au moins de la bonne foi de l’auteur envers le destinataire, la guilde de Sienne. En effet, la convergence d’intérêts ne permet pas de douter de l’honnêteté de Tololemei.