Nul n'est méchant volontairement
Il faut comprendre par là que même si l’action dépend de l’individu, celui-ci ne peut vouloir le mal pour lui-même. En réalité, il agit pour ce qu’il croit être le bien, y compris lorsqu’il le confond avec son bien.
Toutefois, si une telle conception évite de penser que l’homme est une sorte de démon, elle conduit en apparence à innocenter la perversion ou méchanceté.
Dès lors, on peut se demander s’il y a un sens à penser que « Nul n’est volontairement pervers » ou bien s’il faut attribuer à l’homme la possibilité d’une volonté du mal.
On s’interrogera d’abord sur le devenir involontaire de la méchanceté comme source possible de la maxime, puis sur le manque de volonté comme source d’une perversion qui n’est pas volonté du mal et enfin sur la possibilité de déterminer le moment où il serait possible que la volonté perverse puisse se manifester.
On s’appuiera notamment sur la première partie de la « Profession de foi du vicaire savoyard » du livre IV de l’Émile ou de l’Éducation de Jean-Jacques Rousseau, sur Macbeth de Shakespeare et sur Les Âmes fortes de Giono. La perversité ou méchanceté peut devenir involontaire. C’est finalement ce que le Philosophe soutient. Dès lors, ce n’est pas au départ que l’homme n’agit pas mal involontairement, c’est lorsque la méchanceté est devenue en lui une disposition.
On voit bien par exemple que Macbeth devient une sorte de mécanique à tuer une fois qu’il a commencé par le roi Duncan et qu’il s’endurcit lorsqu’il ordonne le massacre de toute la famille Macduff. Le récit de