Oraisons funebres
En 1689, Bossuet publie les six plus belles oraisons funèbres qu’il a prononcées à l’occasion de la mort de hauts personnages. Henriette d’Angleterre, qui fait l’objet de cette oraison, est la fille de Charles Ier d’Angleterre et de Marie de France. Elle a épousé depuis peu Monsieur, Philippe d’Orléans, frère du roi. L’oraison signifie « langage préparé » en latin et s’oppose au langage sans art : le sermon. Dans le cas de ses oraisons funèbres, Bossuet les transforme en sermon et insiste tout particulièrement sur les terribles leçons de la mort. L’étude d’un passage, dans le cadre d’un cours intitulé « persuader et convaincre » adoptera un plan simple, en deux parties : le récit, la leçon, deux pièces maîtresse du genre.
I- Le récit
Récit lyrique = pas de renseignements sur la morte : Bossuet la connaissait peu et tire parti de la mort subite de cette princesse.
1- Une mort allégorique
Mort soudaine, puissante et mystérieuse.
« Madame se meurt ! Madame est morte ! » = ellipse temporelle (rapidité des faits). Mort foudroyante : juxtaposition et changement de temps du verbe. Succession rapide des « coups » : lignes 8 à 14. « Terrible » (l.11) = superlatif pour la peur + « tonnerre »: puissance et « étonnantes » : mystère (l.12). Occlusives (k/t) et dentales (d/t/n). Mort puissante : début §2 « la mort plus puissante » ; étreinte du roi X étreinte de la mort. Lutte : « échappait » ; « enlevait »… Mort troublante : princesse jeune « Quoi donc ! Elle devait périr sitôt ! » = désarroi des spectateurs ? Princesse rendue plus étrange : « ordinairement » (l.30 & 31). « Elle devait périr » = nécessité. Lenteur : « préparer » ; « peu à peu » … « dernier coup » ! Métaphore filée de la nature + indications temporelles = fuite du temps : comparaison explicite « ainsi que l’herbe des champs ». « Fleurissait » (progressif) X « vîmes » (accompli). Ellipse temporelle entre les deux.
2- La représentation