Pantagruel
Ce mouvement est avant toute chose un mouvement européen. Il place l'homme et ses valeurs au centre du monde, de l'univers et prône la soif de savoir et l'acquisition de connaissances pour élever l'homme, le rendre plus libre et plus sage. François Rabelais, écrivain humaniste français de la Renaissance, publie en 1532, le roman intitulé Pantagruel, qui est aussi le nom du protagoniste. Nous allons étudier un extrait de ce livre, une lettre adressée à Pantagruel de la part de son père Gargantua, dans laquelle ce dernier écrit pour exhorter son fils à étudier. Nous tenterons de montrer en quoi ce texte illustre les principes de l'éducation humaniste de l'époque en étudiant la fonction de programme qu'a la lettre puis la nouvelle image de l'homme que l'on peut y trouver.
Le texte est écrit dans un registre didactique. La lettre est une sorte de programme destiné à faire de Pantagruel un humaniste digne de son père. La présence de ce dernier, Gargantua, est forte tout au long de a lettre pour affirmer sa volonté d'instruire son fils. Cette volonté paternelle s'affirme tout d'abord par l’interpellation (« mon fils »), il lui donne des ordres (« je t’admoneste », « j’entends et veux », « continue », « relis »…) à la première personne. Sa modalisation est subjective. Il développe ses affirmations « sans lequel ; c’est une honte de se dire savant » (l. 2). Son jugement apparaît aussi dans l’emploi de modalisateurs. Son admiration pour l’imprimerie s’exprime par exemple à travers des adjectifs : « si élégantes et si correctes » (l. 3). Il s'appuie sur ses expériences (« je vois les brigands, bourreaux, palefreniers », l. 10) pour montrer l'évolution de la connaissance ainsi que sa propagation. Il décrit aussi la nécessité de mêler science et religion : « il te faut servir, aimer et craindre Dieu » (l. 44-45) et utilise le célèbre proverbe « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » comme argument d'autorité. La formule