Parlementarisme absolu
La défaite de Sedan en Septembre 1871 suffit à mettre l’Empire de Napoléon III à terre et réveille la volonté des Français de mettre en place une République centrée sur des valeurs démocratiques et républicaines. Ce ne sera pourtant qu’au terme de cinq ans que les lois constitutionnelles de 1875 seront adoptées. Elles fondent, à première vue, une République proche du Second Empire et du compromis entre orléanisme et suffrage universel. Toutefois, l’avènement de la « République parlementaire » en 1879 appose le sceau d’une nouvelle déviance constitutionnelle et politique : le parlementarisme absolu. Alors que la France souhaitait tourner le dos à l’autoritarisme éclairé du Second Empire et aux déviances de l’exécutif, la IIIe République présente de nouvelles failles quant à la répartition des pouvoirs, régime qu’Olivier Duhamel qualifie de « démocratie confisquée». En quoi un régime prônant un respect des valeurs républicaines et démocratiques est finalement trahi par la substitution d’un régime représentatif instable au gouvernement de la majorité ?
I. LA SOUMISSION DE L'EXECUTIF SOUS LA IIIe REPUBLIQUE MARQUE L’UN DES PREMIERS SIGNES DU PARLEMENTARISME A LA FRANÇAISE
A. Un effacement progressif et durable de la fonction présidentielle 1) Un refus du parlementarisme dualiste
L’année 1876 marque en France la première expérience de la cohabitation car la droite et la gauche se partagent les pouvoirs publics. Le gouvernement est alors responsable devant le président de la République et devant le Parlement, caractérisant ainsi le parlementarisme dualiste. La dissolution de la Chambre des députés à la suite de la crise du 16 Mai 1877 entraîne de nouvelles élections et une majorité républicaine à l’Assemblée. Mac Mahon se soumet sous la pression de Gambetta « Quand le pays aura parlé, il faudra se soumettre ou se démettre » et l’année 1879 marque l’enracinement du modèle républicain.