Parlementarisme
p. 154 : « il n’y a pas une « pensée 89 », homogène, simple, univoque ; il y a un espace intellectuel 89 », passablement hétérogène, singulièrement complexe, souvent équivoque et, pour tout dire, mouvant. Comment dire que la Déclaration est définitivement ceci ou cela lorsque ses dispositions furent le plus souvent le fruit d’accords ambigus entre des hommes qui – pour se déplacer dans un champ très général de pensée sur lequel la plupart campaient dans l’indivision – pensaient malgré tout assez différemment les uns des autres, du double point de vue du contenu et de l’exigence de leur réflexion ? »
p. 200 : Citant Mirabeau :
« Une déclaration des droits, si elle pouvait répondre à une perfection idéale, serait celle qui contiendrait des axiomes tellement simples, évidents et féconds en conséquences, qu’il serait impossible de s’en écarter sans être absurde, et qu’on en verrait sortir toutes les Constitutions. Mais les hommes et les circonstances n’y sont point assez préparés dans cet empire et nous ne vous offrons qu’un très faible essai, que vous améliorerez sans doute (…] (A.P., p. 438). »
2- Paul Hazard, La crise de la conscience européenne, 1680-1715, Fayard, 1961.
p. 7 de la préface : « La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution. »
3- Abbé Sieyès, Qu’est-ce que le Tiers Etat ? Pamphlet publié en 1789, Paris, Pagnerre, Editeur, 1839. (Ecriture modernisée).
pp. 110-111 : « On ne m’accusera pas de soutenir la distinction des ordres, que je regarde comme l’invention la plus nuisible à tout bien social. Je ne connais au-dessus de ce malheur que le malheur extrême de confondre ces ordres nominalement en les laissant séparés réellement par le maintien des privilèges. Ce serait consacrer à jamais leur triomphe sur la nation. Le salut public