Parlementarisme et démocratie dans l’europe du xixe siècle
« la démocratie est le moins pire des régimes à l’exception de tous les autres. » Cette citation du premier ministre anglais Churchill a la vertu de soulever le caractère, pour le moins, délicat de la démocratie comme système politique.En effet, la démocratie contient intrinsèquement des contradictions difficilement résolvables : on peut par exemple penser que la superposition de différentes opinions n’équivaut pas naturellement à une Opinion nécessairement plus légitime parce qu’elle est majoritaire (Raymond Boudon) ou à l’ irrationalité pour le citoyen d’aller voter (paradoxe de Allais).
Pour autant, il est important de bien savoir de quoi on parle lorsqu’on parle de démocratie ; l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert parle de « souveraineté du peuple en corps » et, dans le même esprit, Lincoln a eu ces mots : « la démocratie c’est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. Notons des maintenant qu’elle nécessite quelques modalités indispensables sur lesquelles nous reviendrons. En ce qui concerne le parlementarisme, il se caractérise par la représentation du peuple par des députés et/ou des sénateurs. C’est, en définitive, un intermédiaire d’ordre pratique.
Le parlementarisme s’est développé en Europe au XIXe siècle dans un contexte économique de Révolution Industrielle et dans un contexte politique de lutte entre les valeurs de l’ancien régime (légitimisme, absolutisme etc.) et celles véhiculées par les Révolutions (française, américaine etc.) comme les Lumières. Pour ces raisons, l’enjeu est crucial : en finir avec l’arbitraire, les privilèges et l’oppression des peuples par des royautés de droit divin.
Pour toutes ces raisons, il convient de s’interroger sur l’importance réelle du parlementarisme dans l’idéal démocratique. C’est donc après avoir passé en revue les origines et les modalités d’implantation du parlementarisme en Europe XIXe siècle (I)que nous allons successivement