PL' « ART POUR L'ART » ET LES POÈTES DU « PARNASSE »

Réaction contre le romantisme, cette tendance ne constitue pas une école littéraire à proprement parler, mais rassemble autour de Théophile Gautier, puis de Leconte de Lisle, de jeunes poètes ayant pour grand point commun le culte de l’art.

[Nota Bene :
1. Parnasse, massif montagneux en Grèce. Dans l’Antiquité, on lui vénérait un véritable culte. Abritant Delphes, il revêtait un caractère sacré. Par ailleurs, les muses étaient sensées habiter dans ses forêts.
2. Nom désignant a posteriori les poètes proches de la revue Parnasse contemporain créée en 1866.]

Sont généralement considérés comme « parnassiens » les poètes suivants : Leconte de Lisle, Banville, Hérédia, mais aussi Coppée, Mendès, Sully Prudhomme, etc.

PRINCIPES COMMUNS AUX « PARNASSIENS »

Les écrivains considérés comme « parnassiens » ont en commun une vision de l’art et de l’écriture poétique que l’on peut résumer brièvement ainsi :

1. contre la poésie-confidence des romantiques et le laxisme de l’expression excusé abusivement par l’intensité des sentiments ;
2. contre une poésie subordonnée à la défense d’une cause quelconque ;
3. pour le culte de la perfection formelle et de la beauté plastique (point commun avec les romantiques : goût du pittoresque ; art de prédilection : la sculpture, art « brut » ne véhiculant pas d’idées) ;
4. pour un travail acharné de l’expression poétique ;
5. pour la synthèse de la poésie et de la science (voir, notamment, la préface aux Poèmes antiques de Leconte de Lisle : l’art doit, à l’aide d’une documentation exacte, faire revivre le passé).

Condamnée à l’impasse, car elle se ferme sur elle-même, cette poésie aura, par sa conception du travail sur l’expression, une influence certaine sur les poètes ultérieurs (notamment sur les symbolistes) et sur Mallarmé.

PRINCIPALES ŒUVRES

1852 Théophile Gautier, Émaux et Camées

Leconte de Lisle, Poèmes antiques

1857 Théodore de Banville,