Paul eluard, liberte
Paul Eluard a vécu dans une époque pleine de conflits politiques et d’inquiétudes. Profondément engage dans la lutte pour la paix, sa poésie est souvent un acte de proteste contre les atrocités de la guerre[1]. Le poème «Liberté», faisant partie du recueil Poésie et Vérité, est publie en 1942, au moment ou la France se trouve sous l'occupation allemande. Ce chant de l'espoir est parachute en milliers d'exemplaires par les avions anglais au-dessus de la France [2].
La structure du poème est assez régulière: il se compose de vingt strophes dont chacune comporte quatre vers. Les vers sont libérés et ne présentent pas une longueur identique. Néanmoins, beaucoup des vingt quatrains sont composes de trois heptasyllabes et d'un tétrasyllabe. L’élément le plus régulier c'est la répétition du dernier vers dans les dix-neuf premières strophes. Seule la vingtième strophe se termine par un tétrasyllabe différent. La rime est presque absente et n'apparaît qu'occasionnellement, comme par exemple dans la troisième strophe (dorées – guerriers), la huitième (nuages – orages), la dixième ou encore dans la dix-septième ou la dix-neuvième. Le plus souvent, ce sont des rimes masculines, suffisantes et rarement riches. On observe aussi une absence totale des signes de ponctuation, alors que la majuscule initiale de chaque vers est conservée.
Le rythme du poème est étroitement lie aux anaphores et aux répétitions qui, revenant tout au long du poème, en font un ensemble rythme. L'unité sonore du poème est aussi constituée par des nombreuses allitérations et assonances. La répétition des consonnes «s», «l», «ch» crée une mélodie tranquille qui est ensuite interrompue par la dureté des «r» et des «p». Quant a l'assonance, on remarque la répétition des voyelles «e», «i», «a».
La structure et la musicalité du poème font allusion a la tradition de la poésie orale: il pouvait être facilement mémorisé par ses lecteurs et ensuite