Pauvreté et lutte contre la pauvreté au xviiième siècle
Selon la déclaration du Roi du 27 août 1701, le pauvre est celui qui "n'a ny profession, ny métier, ny domicile certains, ny bien pour subsister et qui n'est avouez, et ne peut faire certifier de ses bonnes vie et moeurs par personne digne de foy". La définition du pauvre dans la société d'Ancien Régime admet une acceptation économique et sociale. Économiquement parlant, le pauvre est celui qui est dans la "nécessité" ou dans la "disette". Pour définir la pauvreté, les auteurs contemporains évaluent un seuil de pauvreté qui correspond au minimum vital alimentaire. Socialement, le pauvre se présente sous les traits de l'indigent, de l'errant ou encore de la femme isolée. La pauvreté admet aussi de nombreuses distinctions d'ordre géographique, religieux, etc.
La seconde moitié du XVIIIème siècle est marquée par une recrudescence de la pauvreté et avec elle l'émergence d'une nouvelle perception des démunis. On les regarde moins comme des nécessiteux que des fainéants qu'il faut remettre au travail.
Dès le XVIIème, des mesures sont prises pour endiguer "ce fléau". Le concours de l'Académie de Châlons qui suscita cent dix-huit réponses à une question sur les "moyens de détruire la Mendicité en France en rendant les Mendiants utiles à l'État sans les rendre malheureux" témoigne de la place centrale de cette question dans la France d'Ancien Régime. L'Église, dont les valeurs fondamentales prônent l'amour du prochain, mettent en place des institutions charitables pour venir en aide aux pauvres par l'aumône. Au cours du XVIIIème siècle, la charité chrétienne tend à se laïciser. La lutte contre la pauvreté devient en grande partie l'apanage du pouvoir royal qui oscillera tout au long du siècle entre assistance et répression des pauvres, s'appuyant sur une législation abondante.
À partir de quelles données peut-on définir la pauvreté ? Quelles politiques les autorités royales ont-elles mises en place pour