pensee
Le problème de la pensée matricielle comporte une dimension de rétroactivité. Dans le sens commun on dit « cela se mord la queue ». À savoir que pour écrire sur la pensée matricielle, le meilleur exemple est la pensée matricielle elle-même.
Le problème peut se formuler comme ceci : Dans une encyclopédie en ligne, doit-on classer l’article « pensée matricielle » à « pensée » ou à matrice » ?
Pour produire la réponse il est nécessaire de considérer les implications de chacun des choix. Si l’on classe « pensée matricielle » à « pensée », on insiste sur ce dernier terme qui est mis en position première, centrale. Matricielle devient une qualité.
Si l’on classe « pensée matricielle » à « matrice » c’est ce terme qui devient central et va impliquer une manière de penser à partir de la matrice.
Arbre matrice mathematique pour la pensee.png
Pour illustrer l’enjeu, prenons un exemple de la vie quotidienne.
Pendant des décennies, dans les magasins de confection, les vêtements étaient classés par « type » (veste, pantalon, etc.). Et puis un jour, un magasin de confection a classé ses vêtements par couleur.
Matrice vetement couleur.png
Cela peut paraître banal, n’être qu’une astuce de vente. En fait, cela marque un passage - observé via de nombreux autres signes - entre une société de l’utilité (qui pense en tant que vêtement) et une société de l’apparence (qui pense en termes de signes, de couleurs, etc.). Il s'agit de l'entrée dans un épistémè nommé hypermodernité.
Seule la pensée matricielle permet de penser ce changement d'épistémè. C’est parce que le chercheur peut dessiner la matrice avec ses deux axes qu’il peut penser le changement d’axe.
Matrice pensee matricielle.png
La pensée matricielle c’est une pensée à deux, trois, quatre axes donc autre chose que la pensée linéaire et autre chose que la pensée hiérarchique.
Chaque fois que l’on a une expression à deux termes, il convient de s’interroger sur le modèle qui doit