Pensez-vous que la poésie ne serve à rien ?
La société d’aujourd’hui se veut nettement différente que celle d’hier. Elle nous pousse à être productif et rentable dans tout ce que nous entreprenons à tel point qu’on ne laisse que très peu de place à l’imagination et aux arts qui en résultent. La poésie, art prépondérant de l’imaginaire, est délaissée au fil des générations ; la plupart des gens ne trouve plus aucune utilité dans ce genre d’art et préfère se tourner vers des arts plus modernes où il est possible de consacrer moins de temps. Paul Valéry disait « Certains se font de la poésie une idée si vague qu'ils prennent ce vague pour l'idée même de la poésie ». Afin de savoir si la poésie a une réelle utilité, nous ferons son apologie pour approuver son côté utile suivi d’une désapprobation de l’utilité de cette dernière avant de procéder à une confrontation des idées soulevées pour tenter de se donner une conception finale de la poésie.
Si la poésie existe depuis maintenant plus de 2000 ans, c’est qu’elle semble nécessaire aux yeux de certains. Du grec poíêsis (« action de faire, création manuelle ou intellectuelle »), la poésie a pour objectif premier de partager ses idées, en l’occurrence celles du poète, et le point de vue que l’on peut porter sur un évènement, une histoire vécue ou toute autre chose. La poésie peut s’avérer être un moyen d’expression. Prenons l’exemple de la poésie engagée qui se met au service d’une cause et propose au lecteur de réfléchir en faveur de cette dernière. Paul Eluard disait : « la poésie crie, accuse, espère » dans L’honneur des poètes. L’auteur peut, par exemple, prendre position au moment d’altercations comme les guerres. C’est durant les guerres de religions qu’Agrippa d’Aubigné a défendu les protestants dans son œuvre Les Tragiques (1616). Mais les causes d’un engagement sont multiples et Victor Hugo a aussi beaucoup utilisé ce procédé, notamment dans Les Châtiments (1853) où il critique la politique